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Avant de partir en expédition, j'avais prévu quelques sommets dans le sud qui étaient essentiellement Auzangate, le volcan Ampato et le volcan Coropuna. Auzangate n'a pas été possible car il y avait une rimaye de 5 mètres de large, alors sans échelle tu le passes pas.
Pour Ampato, il y avait un autre problème. Soit à partir du village de Chivay où l'on arrive en bus depuis Arequipa, il fallait prendre un 4x4 pour se faire amener jusqu'au premier camp de base (donc qui pouvait nous économiser 4 jours de portage), soit il fallait prendre des mules à partir de Cabanaconde car c'était le chemin de trekking mais il n'y avait pas de mûles. De toutes façons, dans Chivay, il n'y avait pas de 4x4 donc on aurait dû prévoir tout ça en partant de Arequipa, ce qui aurait coûté approximativement 200 dollars par personne.
Heureusement, avant de se lancer pour cette course, en faisant une visite d'Arequipa, je suis tombée sur une agence d'alpinisme avec une personne très agréable qui m'a beaucoup aidé - Arcadio Mamani Visa. Il m'a expliqué tous ces problèmes de logistique et a laissé prendre une photo de la carte. Alors, vu la situation telle qu'elle était, Ampato pouvait rester juste un rêve et j'ai décidé de raccourcir mon programme et de faire directement Coropuna.
Pour s'y rendre il faut prendre le bus dans la direction de Cotahuasi. Il y avait environ 7h de bus pour le prix de 35 sols, ce qui était relativement cher. Le bus nous a déposé vers 23h30 en face de la laguna Pallacocha (à 4600m d'altitude). Il y avait des ruines où il était possible de dormir sans déplier la tente mais même dans les ruines il faisait très froid la nuit.
Le premier jour, on est arrivé jusqu'au camp de base à 5300m. On a pas fait un gros dénivelé, mais en terme de distance, c'était long et vu le portage des sacs et le terrain, petit morceaux de roche volcanique allant de la taille d'un grain de sable jusqu'au bloc assez important; sur le plat ça ne présentait pas un grande difficulté, mais dès que ça commençait à monter, tout roulait sous les pied et très vite cette marche d'approche devenait très pénible.
A 19h, il faisait déjà -13°C et notre réchaud refusait de coopérer, alors comme d'habitude, on a mangé de la purée lyophilisée diluée à l'eau froide en rajoutant quelques cuillères de sauce tomate sèche, le tout étant quasi insipide et inappétant mais il fallait se recharger un peu en énergie.
Comme déjà d'habitude, on a fait fondre de la neige dans nos sacs de couchage et le matin, on peut dire qu'on est parti avec de relativement bonnes conditions, 600ml d'eau. L'itinéraire a été très difficile à trouver. Il n'y avait pas de cairn et parfois on doutait d'être sur le bon chemin. Heureusement arcadio nous avait expliqué de manière assez précise l'itinéraire à suivre.
Le matin il faisait toujours hyper froid mais en plus il y avait du vent qui se rajoutait et qui était péniblement fort. Une autre chose qui m'a impressionée (une fois de plus), c'était la présence de pénitents, la formation de neige que je rêvais de voir.
Pour moi, c'était la première fois que j'ai vu un volcan, pas seulement un volcan mais le volcan le plus haut de Pérou, pas seulement vu mais aussi gravi. L'ambiance qui a été tout au long de la marche d'approche "pour moi" ne ressemblait à rien de ce que j'avais vu précédemment - c'était les petits grains de roche volcanique qui faisait une impression de sable pendant qu'on marchait dessus. Au niveau des couleurs, c'était tout gris, sans aucune plante, et ce tableau avait la dernière touche, la présence de cimes enneigées qui se levaient fièrement au dessus du désert.