Depuis l’ascension du sommet Ouest de l’Elbrous, quelques jours se sont écoulés pendant lesquels la météo était assez mitigée. Depuis, j’avais l’impression que le temps s’était un peu réchauffé et donc on a pris la décision de faire le sommet Est. Mais comme je l'ai compris après, c'était très trompeur car j’ai l’impression que ce sommet présente absolument toujours un froid polaire.
Alors pour cette fois-ci, on est partis avec l'idée de dormir sur le col de Sedlovina a 5300m et de faire l'autre sommet de l'Elbrous (le sommet est, 5621m).
La montée jusqu'à ce col était bien pénible, les sacs étaient vraiment très lourds car on avait la tente prévue pour les vents très fort et par conséquent qui pesait beaucoup, le sac de couchage Odin de Valandré, le thermarest, et beaucoup de vêtements chauds. Une fois arrivés vers Sedlovina, on a eu le vent hyper fort par rafales. Il ne s'est pas arrêté de la nuit, dans la tente, entre les toiles extérieure et intérieure, il y avait énormément de neige et la tente elle-même était pas mal ensevelie, une fois de plus, j'ai ressenti les même sensations qu'à la Garganta à Huascaran (Pérou) avec la pénétration permanente de neige dans la tente. Bien évidemment les conditions pour le sommet n'étaient pas très favorables. Une fois de plus, j'ai dormi dans la nuit aux alentours d'un quart d'heure et c'était seulement le matin, une fois qu'il y avait moins de vent et que ça s'était un peu réchauffé. Alors d'emblée les conditions pour commencer l'ascension du sommet étaient bien dures.
De l'endroit où on était (le col), on a entamé la voie la plus directe car on ne voulait pas perdre de temps et surtout être exposés longtemps au froid. Par la suite, les guides nous diront qu'ils étaient surpris par notre choix car il y a très peu de monde qui le fait par cette voie (pourtant c'est pas raide). Et de nouveau on avait le vent rasant, très fort et très froid. J'avais 2 paires de moufles et même avec ça j'ai cru perdre mes doigts. Fort heureusement que le mental était là car malgré toutes les conditions défavorables (pas de sommeil, le froid, le vent...), on était au sommet assez rapidement. Par contre, pour une fois depuis le début de mon expé on avait des conditions de visibilité merveilleuses, auxquelles je ne pouvais même pas croire. Une fois le sommet atteint, la vue qu'on avait du sommet ouest et tout le panorama de ce volcan s'offrait à nos yeux.
Depuis ce sommet jusqu'au retour à la civilisation on avait 3300m de dénivelé négatif avec le sac de 25 kilos sur le dos. Et après on s'étonne que les genoux des alpinistes sont déjà usés à 30 ans.
Comme conseil pour ceux qui auront envie de faire ce sommet une fois dans leur vie, c'est de prendre les chaussures adaptées à la température très basse, ne pas écouter les tour-opérateurs qui conseillent chez Millet le Roc&Ice et chez LaSportiva Nepal Top. Moi j'avais la Nepal Evo: A la longue elles ne sèchent pas là-haut, elles sont toujours humides, et quand il s'agit de faire une ascension, et surtout avec le vent et température basse qui est toujours présente là-bas, on croit à chaque fois perdre les orteils. Et pour ce qui est des vêtements – il faut s'équiper comme pour les sommets à partir de 7000 dans l'Himalaya.
Pour ceux qui souhaitent partir avec un guide russe, sachez bien que les guides locaux ont d'autres règles de sécurité, sachez qu'en Russie il n'y a pas de brevet d'état de guide comme c'est le cas en Europe alors souvent les fautes qu'ils commettent ne sont même pas jugées. Il y en a d'autres qui ont tout à fait une autre gestion des courses et qui interdisent de boire plus que 2 tasses d'eau dans la journée; et eux ne veulent même pas écouter tous les arguments que les européens leur donnent pour se réhydrater bien afin d'éviter les gelures et améliorer son état en altitude.